lundi 4 novembre 2013

Promotion à ne pas manquer en novembre!



mercredi 26 septembre 2012

Centre de Zhineng Qigong de Pingxiang - Un retour aux sources

Récemment, Olivier Meunier et Xiaona, se sont rendus à Pingxiang, une petite ville de la province du Jiangxi, pour y visiter un centre de Qigong. Ce centre de Qigong n’en est pas un comme les autres. Il est dirigé par Mme. Wu Shu Xiang et son équipe. Professeure Wu possède près de 30 ans d’expérience dans le Qigong médical.

Dans ce centre, on y pratique le Zhineng Qigong, selon les enseignements originaux du professeur Pang He Ming, fondateur de cette approche. Des dizaines de pratiquants s’y réunissent chaque jour pour pratiquer en moyenne de 6 à 8 heures de Qigong par jours.
À tous les jours, les pratiquants sont guidés par l’équipe de professeurs sur place qui adressent aussi à chacun des projections de Qi. L’émission de Qi externe (fa Qi), que l’on appelle aussi la régularisation du Qi (tiao Qi) fait partie intégrante de cette approche. Elle consiste à canaliser l’énergie vers une autre personne, dans ce cas du professeur vers l’étudiant, dans le but de tonifier son énergie mais aussi de la régulariser dans ses fonctions.

 
 
Une autre caractéristique majeure est l’utilisation du champ d’énergie (Qi chang). À chaque session, les professeurs guident les pratiquants dans la formation du champ d’énergie au moyen de visualisations guidées. Comme il y a des pratiques de plusieurs heures à tous les jours, le lieu devient empreint d’une énergie de guérison très dense. Ainsi, les gens peuvent très rapidement se sentir enveloppé et immergé de tout ce Qi, ce qui facilite et dynamise les bienfaits de la pratique.
Le but de cette pratique est d’apprendre à canaliser l’énergie originelle (yuan qi), présente dans notre corps comme dans l’environnement, afin de stimuler le potentiel d’auto-guérison du corps. Le centre affiche à cet égard une grande efficacité. Plusieurs des personnes qui aboutissent à ce centre, le font lorsque les médecines occidentales ainsi qu’alternative (comme la médecine chinoise) n’offrent plus d’espoir de guérison.     

 
Olivier et Xiaona ont eu l’occasion d’interviewer quelques unes de ces personnes pour qui la pratique du Zhineng Qigong fut d’un grand secours. Comme par exemple Mme. Wang, 51 ans, qui a récupéré d’un cancer du sein et Mme. Shen qui récupère d’un cancer du poumon. (voir photo)
Il y a aussi M. Sun, qui est atteint du syndrome de spina-bifida, et qui a connu des améliorations majeures de sa condition suite à la pratique de cette approche. Suite à son expérience personnelle, il a même organisé un groupe de personne atteinte de ce syndrome afin de faire profiter à plus de gens cette technique de santé unique.
De pratiquer quelques jours dans ce centre dans cet ambiance fort particulière et parmi ces gens accueillant  fut une expérience aussi enrichissante que ressourçante.
Nous vous invitons à consulter les photos de ce voyage via le lien suivant.

jeudi 23 août 2012

Les 12 pièces de brocart (Shi Er Duan Jin)

La routine Les 12 pièces de brocart est l’une des nouvelles méthodes rédigées par le Centre de Jianshen Qigong du Bureau des Sports de Chine, à partir des recherches effectuées par l’Université des sports de Pékin. Cette nouvelle méthode conserve l’essence des différentes versions préexistantes, tout en renforçant l’exercice du cou, des épaules, des lombes et des jambes. C’est une méthode assise qui travaille le corps dans son ensemble selon des enchaînements fluides et cadencés. En elle, se retrouvent fusionnés les principes traditionnels de la culture du corps (Xiu Shen), de l’entretien de la vitalité (Yang Xing) et de la contemplation méditative, auxquels se rajoutent les aspects esthétique et récréatif. Les mouvements sont gracieux, ininterrompus, simples et faciles à maîtriser. Ainsi, elle convient à un large public. En Chine, on lui attribut depuis des siècles de nombreux bienfaits comme ceux de renforcer le corps, d’éviter les maladies et de favoriser la longévité.
Les 12 pièces de brocart est une série d’exercices traditionnels issue de l’antiquité. On nomme cette routine de 12 exercices « brocart », parce que les mouvements sont complets et bien ficelés, telle une pièce de tissu de grande valeur.
On repère la première apparition du terme « 12 pièces de brocart » (shi er duan jin 十二段锦) dans un texte de l’époque Qianlong[1] de la dynastie des Qing (1644-1911). Toutefois, on retrouve le contenu de cette méthode décrit pour la première fois dans un texte intitulé « Les huit pièces de brocart de Zhong Li »[2]décrivant une méthode qui serait apparue bien plus tôt, durant l’époque de la dynastie des Song du Nord (960-1127).
Au cours des siècles qui suivirent, plusieurs auteurs ont repris les exercices « Les huit pièces de brocart de Zhong Li » en y ajoutant diverses spécifications et précisions. Les multiples apparitions de cette méthode sous des noms variés démontrent toute l’importance qu’on  y attachait déjà à cette époque. . Il faudra attendre la dynastie des Qing, alors qu’un dénommé Xu Wen Bi propose une version plus détaillée, divisée en 12 fiches illustrées, qu’il nomma les « 12 pièces de brocart ». Cette méthode sera publiée à nouveau en 1881 dans « Ouvrage illustré du travail interne (neigong) » et c’est à ce moment que la méthode connaîtra sa plus large diffusion.
La version des 12 pièces de brocart publiée par l’Association de Jianshen Qigong de Chine est fondée à même les versions traditionnelles des « 8 pièces de brocart de Zhong Li » et des « 12 pièces de brocart ». Elle en conserve les caractéristiques essentielles, tout en les réorganisant en une routine fluide et continue, dont l’enseignement et la pratique sont plus adaptés à la réalité d’aujourd’hui. 
Cette routine se distingue du fait qu’elle combine plusieurs techniques variées en un tout cohérent. Effectivement, on retrouve dans ces 12 exercices, tant des mouvements gymniques d’étirement et de rotation que des techniques méditatives statiques, auxquels se rajoutent des techniques d’automassage. Dans son ensemble, la pratique de cette méthode aura donc de nombreux effets tels que celui de travailler en profondeur l’ensemble des parties du corps, de calmer le mental et stabiliser l’esprit ainsi que de fortifier et harmoniser les organes internes.
Comme toutes les méthodes promues par l’Association de Jianshen Qigong de Chine, elle comporte  sa propre musique d’accompagnement, avec ou sans pratique guidée vocalement. Il devient donc très facile de l’intégrer dans son quotidien pour bénéficier des plus grands bienfaits!   

Les caractéristiques du Shi Er Duan Jin

1.       Correspondance du corps et de l’esprit, unification de la respiration et du mouvement.
La correspondance entre le corps et l’esprit désigne le fait d’utiliser le mental afin d’initier les mouvements du corps, et ainsi, unifier le corps et l’esprit durant le processus de la pratique. Ce que l’on entend par « esprit », ce sont les activités mentales qui ont cours durant la pratique. Tout mouvement nécessite la participation de la conscience ou du subconscient. Durant la pratique du Qigong, les activités mentales doivent être intimement liées aux caractéristiques et aux exigences des mouvements. Dès lors, il devient possible au pratiquant d’entrer dans un état de relaxation physique et mental, de stabiliser ses émotions, d’éliminer les distractions et d’ainsi directement susciter la libre circulation du Qi, débloquer les méridiens correspondant et favoriser les fonctions organiques.
La pratique du Shi Er Duan Jin requiert que la pensée s’ajuste et s’enchaîne au même rythme que l’enchaînement des mouvements. C’est-à- dire, que l’attention doit se concentrer sur les spécifications, principes directeurs et points essentiels de chacun des mouvements. En même temps, cette routine demande également au pratiquant de porter une attention particulière aux transitions des mouvements.  Par exemple, dans les mouvements, « supporter le ciel et presser le vertex » et « incliner le corps pour toucher ses pieds », il importe de porter l’attention sur l’exécution des mouvements alors que pour les mouvements « secoueur le pilier céleste » et « les mains enserrent la tête (Kunlun) », il importe de se concentrer sur le point Dazhui (14 VG), ce qui favorise la concentration et permet de garder l’attention vers l’intérieur.  Cependant, le niveau de concentration doit être adéquat. Si l’attention est trop fixée, cela peut entraîner des inconforts physiques, jusqu’à freiner la libre circulation du Qi et du Sang. L’attention doit « paraître fixé sans l’être vraiment, ininterrompue et paisible », ce qui permet de fusionner le corps et l’esprit en un tout.   
L’unification du mouvement et de la respiration demande que, lors de la pratique, les mouvements soient combinés harmonieusement à la respiration, en insistant sur le  fait que  ceux-ci doivent assister la respiration. En fait, les mouvements doivent s’accorder au mouvement interne du Qi. Des mouvements souples, lents, réguliers et ininterrompus vont favoriser une respiration qui soit fine, régulière, longue et profonde. Par exemple, dans le mouvement « masser le ventre vers l’avant », on utilise une respiration inversée, accompagné de la respiration en soulevant le périnée.  On inspire lorsque l’on frotte vers le haut, puis on expire lorsque l’on frotte vers le bas. De cette façon, on peut masser efficacement le foie, la rate, l’estomac et autres organes de l’abdomen. Ceci améliore la circulation du sang et des liquides organiques et stimule le métabolisme, en plus de régulariser et d’améliorer les fonctions organiques.
 
 
2.       Alternance du mouvement et de la stabilité, entretient du corps et de l’esprit.
L’alternance du mouvement et de la stabilité fait principalement référence au fait que le Shi Er Duan Jin contient des exercices mobiles et immobiles. Stabilité et le mouvement sont habilement combinés, ce qui s’accorde au principe selon lequel il y a « stabilité dans le mouvement et mouvement dans la stabilité, mobiles et immobiles s’engendrent mutuellement, le Yin et le Yang sont unifiés ».  On dit « le corps est la demeure de l’esprit », c’est donc que ces deux aspects sont interdépendant et soutiennent mutuellement.
Tout les spécialistes du Yangsheng des générations passées soutenaient qu’il faut pratiquer à la fois les techniques mobiles et immobiles, sans négliger ni une ni l’autre. Les théories traditionnel de l’entretient de la santé accordaient énormément d’importance le principe d’ « entretenir à la fois l’intérieur et l’extérieur » et de « nourrir conjointement le corps et l’esprit ». D’un côté, « la statique nourrie l’esprit, elle évite les dépenses  », de l’autre, « le mouvement entretiennent le corps, mais ne doit pas être excessif ». Seulement de cette façon, on peut atteindre les objectifs de l’état renforcir les membres à l’extérieur, de détendre les organes et harmoniser l’état d’esprit à l’intérieur, dégager les méridiens et libérer la circulation du Qi et du Sang. 
3.       Met l’emphase sur les étirements et le massage.
Dans le processus de la pratique, on étire pleinement les membres en intégrant la respiration et la visualisation. Dans un passage du Zhuangzi, il est dit : « expulser l’anciens et absorber le nouveau, se mouvoir comme de l’ours et s’étirer comme l’oiseau ». Li Yi de la dynastie de Jin, explique le Dao Yin de cette façon : « Guider le Qi pour l’harmoniser, étirer les membres pour les assouplir ». Ceci démontre à toute l’importance qu’on accorde à l’étirement du corps dans les pratiques traditionnelles d’entretient de la santé.
Le Shi Er Duan Jin va, en ayant la colonne vertébrale point centre, au moyen de mouvement de flexion et d’extension, de rotation et autres étirements, va exercer l’ensemble des muscles, articulations, ligaments. Il aura un effet particulier pour l’assouplissement des tendons et articulations, le renforcement des muscles et des os, et permettra ainsi de tonifier la forme physique en générale. 
À travers la pratique, on met l’emphase sur le massage de parties spécifiques du corps. Le massage est une composante important de la médecine traditionnelle chinoise. À travers la stimulation de certains points et méridiens spécifiques, on favorise l’équilibre du yin et du Yang dans le corps, en plus de favoriser la circulation du Qi et du Sang.
Dans les « dix techniques à pratiquer régulièrement » de l’entretient de la santé, on retrouve des conseils tels que « régulièrement claquer les dents », « masser régulièrement l’abdomen », « avaler régulièrement la salive ». La médecine traditionnelle chinois considère les dents comme « l’excédant des os ». Donc, souvent claquer les dents pourrait renforcer les os et fortifier les dents. Le massage de l’abdomen, quant à lui, permet au moyen de la stimulation du ventre et des méridiens, de favoriser les fonctions associées, plus particulièrement, de détendre le Foie, régulariser le Qi, réchauffer ainsi que tonifier la Rate et les Reins.  
En médecine chinoise, on considère la salie comme « l’excédant des Reins ». C’est un liquide précieux que l’on surnomme « la liqueur de jade ». Régulièrement avaler la salive pourrait donc apaiser les organes internes et favoriser la santé. Le « tambour céleste » et le « massage des points Jingmen » sont également des techniques de massage préventif issues de la médecine chinoise. Le Tambour céleste peut stimuler le cerveau et concentrer l’esprit, dégager les oreilles et clarifier les yeux. Le massage des lombaires peut réchauffer et faire circuler les méridiens, tonifier et enrichir le Qi des Reins, ce qui peut prévenir les douleurs lombaires, l’impuissance, les dysménorrhées et autres symptômes.   
Dans le Shi Er Duan Jin, le 2e exercice « Claquer les dents et faire résonner le tambour », le 8e « Masser Jingmen dans le dos », le 9e « Masser le ventre et l’abdomen », la 12e « se gargariser et avaler la salive » sont toutes des techniques traditionnelles d’entretient de la santé.

[1] (Hist.) Qian long : nom de règne [ 年号 nián hào] (1736-1796) de l’empereur 高宗 Gao Zong (1736-1795), dyn. Qing (1644-1911).
[2] Zhong Li fait référence au maître taoïste semi-légendaire Zhong Li Quan, fondateur de l’école 钟呂 Zhong Lü, considéré par les taoïstes comme l’un des Huit Immortels (八仙 bā xiān).

jeudi 17 mai 2012

Le Yi Jin Jing - Un Qigong ancestral

Le terme yi désigne les changements, mutations ou transformations. Le terme jin lui, se réfère aux tendons et aux muscles. Son sens large désigne le musculaire, se qui comprend les tendons et attaches des muscles aux articulations osseuses, ainsi que la projection de la force du mouvement dans la masse des chairs. Finalement, le terme jing signifie classique, ou livre canonique. Donc, on pourrait traduire le terme Yi Jin Jing par « classique de la transformation des muscles et tendons », ou encore plus simplement par « traité de l’assouplissement des tendons ».
Le Yi Jin Jing est une méthode de Qigong ancestrale issue de la Chine ancienne. Selon la légende, son origine serait attribuée à un moine du nom de Boddhi Dharma. Celui-ci aurait voyagé de l’Inde à la Chine en l’an 526 de notre ère, où il se serait rendu au temple de Shaolin, sur la montagne Songshan, situé dans la province de Henan. S’étant vu refuser l’accès de ce temple, celui-ci aurait médité devant un mur durant neuf années. Après neuf ans, le maître lui aurait  finalement ouvert les portes du temple.
À l’époque, les pratiques bouddhistes de ce temple étaient essentiellement basées sur la méditation assise. Après avoir réalisé que la méditation assise ne suffisait pas, à elle seule, au maintient de la bonne santé du corps, Boddhi Dharma aurait transmis aux moines de ce temple, des techniques d’entretient du corps physique : le Yi Jin Jing. Dès lors, le temple aurait conservé cette tradition de culture physique sur plusieurs générations.

Mais outre cette légende, on sait que le Yi Jin Jing prend également ses sources dans une tradition d’exercices psycho-physiques remontant au début de la civilisation chinoise. Effectivement, on observe plusieurs références à des exercices similaires dans des écrits anciens remontant bien avant l’apparition du Bouddhisme ou du temple de Shaolin.

Cependant, il est correct de penser que le Yi Jin Jing serait une synthèse, basée sur les techniques d’entretient de la santé (Daoyin) de la Chine ancienne, combinées aux principes philosophiques et religieux du bouddhisme et intégrant les connaissances de la médecine chinoise, des arts martiaux et autres disciplines apparentées. Celle-ci, se serait développée au sein des domaines sectaires, notamment le temple de Shaolin, durant les dynasties des Tang (618-907) et de Song (960-1279), pour être plus largement diffusé à travers la population à partir de la dynastie des Ming (1368-1644).

La version écrite la plus ancienne que l’on détient aujourd’hui comporte 12 postures. À travers son évolution, il y aurait eu plusieurs versions, élaborées selon différentes écoles et différents auteurs.

La version du Yi Jin Jing selon le Jianshen Qigong est basée sur les principes fondamentaux des versions traditionnelles, tout en étant vulgarisée et méthodique. Elle est sobre et respecte son esprit ancestral. Les mouvements sont harmonieux et souples et s’enchaînent dans une routine fluide et continue, qui forme un tout. Ces derniers permettent d’étirer les muscles et les tendons, mobiliser les articulations en profondeur en portant un accent spécifique sur la colonne vertébrale. Cela en fait une méthode facile à apprendre, aisée à pratiquer et procurant les plus grand bienfaits.


jeudi 8 mars 2012

Découvrez l’automassage traditionnel chinois!

Découvrez l’automassage chinois!

Ziwo Baojian Anmo

自我保健按摩


L’automassage fait partie intégrante de la tradition de santé chinoise. Déjà dans de nombreux textes de l’époque des printemps et automne, c'est-à-dire la période allant de la seconde moitié du huitième siècle à la première moitié du cinquième siècle avant J.-C, on retrouve de nombreuses références aux pratiques de l’automassage.
Le terme massage en chinois est Anmo qui signifie littéralement « presser et frotter ». C’est un terme générique qui désigne l’ensemble des techniques de massothérapie. Le terme chinois Ziwo Baojian Anmo signifie automassage préventif (ou prophylaxique).
La méthode d’automassage traditionnel chinois que nous enseignons à l'Institut est celle de la famille Liu. Celle-ci fut transmise de génération en génération dans cette famille dédiée aux Qigong et aux arts-martiaux traditionnels. Elle m’a été transmise par Mme. Liu Zi Lan, dont le père était un grand maître de Qigong et d’art-martiaux, qui vécut jusqu’à l’âge de 95 ans. Sa Mère est aujourd’hui âgée de plus de 100 ans et pratique toujours cette forme d’automassage tous les matins.
Les bienfaits du massage ne sont plus à démontrer. Le fait de stimuler régulièrement sa peau, par des pressions et des frottements, active la circulation sanguine, élimine les peaux mortes et stimule la régénération des tissus. Le fait de régulariser quotidiennement sa circulation sanguine au moyen du massage permet d’assurer que les différent tissus et diférentes cellules du corps reçoivent leur apport quotidien en nutriments, énergies et sang dont ils ont besoin. Ceci permettra d’entretenir les différentes structures du corps, telles que les tendons, ligaments, vaisseaux et articulations et de prévenir leur dégénérescence. En d’autre mot, le massage au quotidien peut vous aider à garder une peau d’apparence saine et des membres vigoureux et en santé!
Mais ce n’est pas tout. Notre technique précise d’automassage intègre également les principes de la médecine chinoise et de l’acupuncture. Il devient donc possible, par la stimulation des points et méridiens d’acupuncture de régulariser et tonifier les fonctions vitales des organes internes. Effectués au quotidien, les massages peuvent donc prévenir l’apparition de déséquilibres internes et d’améliorer la condition de santé.
Finalement, le fait de se masser au quotidien constitue également une excellent façon de reprendre contact avec notre corps. En accompagnant les mouvements de notre attention et de notre concentration, il devient possible de ramener notre conscience à l’intérieur de notre corps. Ceci est particulièrement bénéfique quand on sait que nous sommes souvent trop intellectuel et que le cerveau est le plus grand consommateur d’énergie de notre corps. Cela permet de faire redescendre ce champ d’énergie, souvent trop condensé à la tête, pour le redistribuer dans nos membres et nos organes. Il en découle un effet profondément calmant et régénérateur!
Je vous invite à venir découvrir cette méthode d’entretient de la santé simple, mais si bénéfique!
Olivier Meunier, N.D., MQP

lundi 20 février 2012

Découvrez le Qigong des 5 animaux (Wu Qin Xi)!

Origines et évolutions
Le terme Wu Qin Xi signifie « Jeu des cinq animaux ». Les origines de cette pratique remontent à l’antiquité de la Chine. Déjà, dans les premiers registres d’histoire on mentionne l’utilisation de pratique gymnique dans le but de traiter les maladies. C’est le cas dans Les Anales des printemps et automnes de Lü Buwei, ministre de Qin au IIIe siècle avant notre ère. On y relate la création de techniques corporelles afin de remédier aux problèmes de santé qui courraient à cette l’époque :

« Jadis, au début du règne de Tao Tang[1], le yin était en excès, stagnations et accumulations abondaient, les voies d'eau bouchées et obstruées s'écoulaient difficilement depuis leur source, c'est pourquoi le souffle des individus était ramassé et stagnant, les tendons et les os contractés s'étiraient mal. On créa donc des danses (wu) pour conduire harmonieusement ( lidao 利导 ) les souffles»

Cette mention de « danse » exécutée dans le but de « conduire harmonieusement les souffles »  relate les premiers balbutiements du Qigong, autrefois nommé Daoyin 导引, terme qui signifie littéralement « conduire et guider » (les énergies). Or, ces formes d’exercices combinant gymnastique et respiration étaient souvent inspirées du mouvement des animaux. À cet effet, on retrouve d’autres mentions de dans les textes anciens. Par exemple, dans le Zhuangzi, texte datant du sixième siècle avant notre ère, il est écrit :
« Expirer les sons chui et xu, cracher l’ancien souffle et absorber le nouveau, imiter l’ours se suspendant à l’arbre ou l’oiseau prenant son envol, tel est l’idéal de ceux qui veulent entretenir leur corps par le daoyin et sont de la même veine que Pengzu, qui vécut plus de huit cents ans. »  

Ce passage du Zhuangzi est la première mention de mouvements d’animaux effectués entant que pratique de daoyin dans le but d’entretenir la santé.

Un autre document plus tardif, celui de la charte du Daoyin (daoyintu), découvert en 1973 dans le tombeau no.3 de Mawangdui dans le Hunan, permet d’attester que des exercices gymniques inspirés de mouvement animaliers étaient largement pratiqué dans l’antiquité chinoise dans le but de préserver la santé. Effectivement, sur ce document daté de 246 à 177 avant notre ère, on retrouve plus d’une quarantaine d’illustrations de postures à côté desquelles ce trouve une inscription. Ces dernières font référence soit à l'indication thérapeutique du mouvement (troubles du système locomoteur et du système digestif essentiellement, maladie génitale, surdité, douleurs du genou, maladie épidémique), soit à la ressemblance de la posture avec un animal: le loup, l'ours, le singe, la grue, le dragon ou le faucon.


Les 5 animaux de Huatuo
On attribue la création du Wu Qin Xi à Huatuo, célèbre médecin de la dynastie des Han. Dans les Chroniques des trois royaumes de Chen Shou, dans la biographie de Huatuo on mentionne : « J’ai une technique qui s’appelle le Wu Qin Xi ; le premier s’appelle le tigre, le deuxième le cerf, le troisième l'ours, le quatrième le singe, et le cinquième l’oiseau ; elle sert à chasser les maladies et elle est bénéfique pour les membres inférieurs ». Un passage similaire se retrouve également dans le Livre des Han postérieur attribué à Fan Ye de les Dynasties du Sud et du Nord (420-589). Malheureusement, ces mentions du Jeu des cinq animaux n’étaient pas accompagnées de description des mouvements.

Il faudra attendre les Dynastie du Sud et du Nord (420-589), dans un ouvrage écrit par le célèbre médecin Tao Hongjing intitulé « Registre pour entretenir la santé et prolonger la vie », pour retrouver une description plus détaillés des exercices du Jeu des cinq animaux. Comme il n’y a que 300 ans entre la fin de l’époque de Hua Tuo (25-220) et celle de Tao Hongjing, on penser qu’il s’agit de la version la plus proche de l’origine.    

On retrouve des descriptions détaillées des mouvements du Jeu des cinq animaux accompagnés d’illustrations dans des écris pour tardifs, notamment ceux de Zhou Lüjing de la dynastie des Ming (1368-1644), intitulé La Moelle du Phénix Rouge », le Livre de l’immortalité de Cao Wuji, de la dynastie des Qing (1644-1911) et les Illustration de la méthode des cinq animaux, de Xi Xifen, de la même dynastie.  Les descriptions que l’on retrouve dans ces ouvrages sont toutes assez différentes de celles présentées dans l’ouvrage de Tao Hongjing, en plus de divergences observables dans les mouvements, l’ordre de l’enchainement des différents animaux varie également d’une version à l’autre. Cependant, ces textes décrivent les mouvements avec précisions, en plus de donner des explications sur l’état d’esprit propre à la pratique et les principes de la circulation du Qi et du sang. C’est documents constituent donc un héritage de grande valeur et une source d’information précieuse pour tous ceux désirant approfondir leur compréhension du Wu Qin Xi.
Illustration des cinq animaux dans La Moelle du Phénix Rouge de Zhou Lüjing.

À travers les temps, il s’est développé plusieurs versions différentes du Wu Qin Xi, chacune de ces versions possèdent leurs caractéristiques et leurs styles propres. Dans l’ensemble, ces versions consistent toutes en des techniques de Daoyin créer à la base des mêmes mouvements des 5 animaux, auxquels ont ajouté des éléments issues de l’expérimentations personnelles des auteurs, pratiquée dans le but d’exercer les tendons et les os, de faire circuler le Qi et le sang, prévenir et traiter les maladies, renforcer le corps et prolonger la vie. Parmi ces versions, on peut identifier deux grandes catégories. La première, que l’on nomme une pratique de style externe, met l’emphase sur les mouvements des membres et le renforcement du corps, alors que la deuxième, de type interne, met davantage l’accent sur l’imitation de l’état d’esprit des animaux, le travail mental et la circulation de l’énergie interne. D’autres variations encore, mettent l’emphase sur des pratiques « dures », avec des techniques d’automassages pour la santé, des techniques martiales comme la boxe des cinq animaux, etc. Finalement, d’autres pratiques composées de techniques « souples », mettront l’emphase sur l’aspect esthétique des mouvements, l’élégance et la vigueur, ce que l’on appelle la danse des cinq animaux. 

Les 5 animaux du Qigong pour la santé – Jianshen Qigong Wu Qin Xi
La version du Wu Qin Xi mise de l’avant par l’Association Chinoise du Qigong pour la Santé (jianshen qigong 健身气功) se base sur l’ordre établi dans la biographie de Hua Tuo que l’on retrouve dans Les chroniques des trois royaumes. Ses mouvements sont simples et faciles à apprendre. Le nombre des mouvements est basé sur la description faite par Tao Hongjing dans laquelle on retrouve un total de dix mouvements, soit deux mouvements pour chaque animal. De plus, on y a aussi rajouté au commencement et à la fin, l’ouverture composée de la régularisation de la respiration et la fermeture qui consiste à « retourner le Qi à la source ». Dans son ensemble, cette routine forme un tout et évoque bien l’unité du corps, de l’esprit et du Qi qui forme le cœur de cette pratique. Les mouvements sont accessibles à un public de tous âges. Le matériel d’enseignement récupère la quintessence des documents anciens auxquels s’ajoutent certains compléments tirés concepts récents d’anatomie et de physiologie. L’élaboration des mouvements a été fait en se basant sur des caractéristiques tels que l’esthétisme, les connaissances issues de la kinésiologie et de la physiologie, en plus de d’intégrer les principes de la médecine traditionnelle chinoise et de l’acupuncture. Elle s’inspire du comportement et de l’esprit des animaux, auxquels on associe à la théorie chinoise traditionnelle du yin et du yang, des cinq agents, des organes et des méridiens. Ainsi, chaque mouvement comporte des bienfaits particuliers et des modes d’actions qui leurs sont propres.     


Les mouvements de 5 animaux sont conçus pour rappeler la force et le courage du tigre, la sérénité et le calme du cerf, la stabilité et l’enracinement de l’ours, la souplesse et l’agilité du singe, l’élégance et la légèreté de l’oiseau. Tous les mouvements sont imprégnés des principes selon lesquels le corps et l’esprit sont unifié, l’esprit et le Qi correspondent mutuellement et l’interne et l’externe forme une unité. 



Les 5 animaux, c’est aussi une pratique qui nous amène à délaisser le sérieux du quotidien et renouer avec l’esprit de la nature. Tout cela font du Qigong des 5 animaux une pratique intéressante, agréable et ô combien bénéfique!

Bonne découverte!
Olivier Meunier

(1) Empereur légendaire de l’époque dite des Cinq Empereurs, qui, réputé pour sa vertu, aurait régné entre les 24e et 23e s. A.C

dimanche 19 février 2012

« Goute le sans goût », Dao De Jing

 Wei wu wei  味无味  -  "Goûte le sans goût". Réflexions sur le Daodejing, classique taoïste.

Le livre de la Voie et de la vertu (Daodejing道德经) est l’œuvre centrale du corpus taoïste. L’œuvre, probablement compilée autour du 4e et 3e siècle avant notre ère est porteuse d’une sagesse traditionnelle qui garde sa valeur dans tous les siècles. Dans cet article, je vous propose de découvrir un peu de  la richesse de ce classique tout en vous invitant à réfléchir sur les liens possibles avec notre quotidien de la vie moderne.
« Pratique le non-agir, affaire-toi à ne rien faire, goute le sans goût ». Voilà le premier verset du chapitre 63 du Livre de la voie et de la vertu ( Daodejing ). Qu’est-ce que l’on entend au juste par « goûter le sans goût »? Qu’apercevez-vous en fermant les yeux? Rien, me direz-vous. Pourtant ce « rien » correspond bel et bien à quelque chose. Tout comme le silence, que l’on perçoit à l’oreille et qui prend une place déterminante dans l’harmonisation d’une symphonie, l’absence d’image concrète appartient également au domaine visuel, de même que l’insipide fait aussi partie du monde des saveurs.  « Goûter le sans goût » revêt alors un sens très profond, qui est celui de nous suggérer d’écouter le silence, c’est-à-dire, de valoriser et de contempler un état libre des stimulations sensorielles, ce qui renvoie également à la pratique de la méditation.
Il est toujours étonnant de constater à quel point les adages du Daodejing, qui remontent à l’antiquité chinoise, s’accordent tout à fait à notre réalité d’aujourd’hui.  Vous avez sûrement remarqué que de nos jours les stimulis sont constants et omniprésents. Notre vue, notre ouïe et notre goût sont constamment sollicités. Les commerçants se livre une véritable bataille afin d’attirer notre attention sur leur produit. Il en découle toujours plus de bruit, plus d’images et plus de goût (soulignons par exemple l’ajout excessif de sel, de sucre et d’agents chimiques  pour rehausser la saveur des aliments). Les publicités sont toujours plus envahissantes. Dans les médias, bien sûr, mais aussi sur la route, dans les transports en commun ou même dans les toilettes publiques.
Pourtant, peu d’entre-nous sont conscients des méfaits que peut entraîner cette surabondance de stimulation. Les maîtres taoïstes de l’antiquité avaient déjà réalisé qu’il ne fallait pas laisser toute la place aux simulations extérieures car celles-ci mènent à la dispersion des énergies vitales. Selon la physiologie chinoise, les organes de sens sont comparés à des orifices desquels s’échappe l’énergie du corps. Selon les penseurs de l’époque, lorsque c’est l’excitation des sens qui prend le dessus, cela mène à l’exténuation des souffles de vie qi. C’est sans doute pourquoi on mentionne à du reprises, aux chapitres 52 et 56 : « Bloque toute ouverture, ferme toute porte ». On parle ici des organes de sens. Le caractère dui rendu par « ouvertures » est composé du caractère de la bouche au dessus duquel émane quelque chose, soit les deux traits, qui expriment l’idée de division ou de dissipation.
Ainsi les sens mènent-il à l’exténuation des souffles, mais Il ne s’agit pas de dénigrer catégoriquement toutes sensations physiques. Goûter le sans goût nous propose de redonner au silence la place qu’il mérite, comme pour assurer l’équilibre entre activité et repos, yin et yang. Car se concentrer sur le sans goût, sur le vide, c’est aussi stopper le flux mental, réduire l’activité cérébrale un instant afin de favoriser le repos et la reconstruction des énergies du corps.
Dans le même ordre d’idée, selon les sages taoïstes, les sens provoque des dichotomies dans la relation corps-esprit. En effet, si l’esprit est constamment sollicité vers l’extérieur, il se détache du corps et se disperse dans le multiple. Dans l’optique taoïste, c’est ce qui perturbe le fragile équilibre entre l’interne et l’externe et brise le continuum que constituent homme et nature. C’est la méditation, par laquelle on uni ses énergies avec celle du cosmos, qui permet une perception globale et intégrante de l’être et de la nature, loin des divisions qu’opèrent les sens. 
Il est vrai que l’abondance de stimulations semble parfois nous faire perdre le contact avec le courant naturel des choses ainsi qu’avec soi-même. D’ailleurs, l’excitation ( du latin excitare « faire sortir » ou « appeler hors de ») est ce qui nous projette hors de soi. Ceci expliquerait peut-être pourquoi chez certaines personnes, l’arrêt d’une dépendance en amène une autre. C’est que les stimulations sensorielles nous permettent d’occuper notre attention, de diriger l’esprit ailleurs que sur soi-même. Notez qu’on utilise régulièrement l’expression « manger ses émotions », comme quoi la stimulation (ici le goût) permet de détourner l’attention du monde intérieur. Cependant, oublier un problème ne signifie pas qu’il n’existe plus et celui-ci nous rattrapera inévitablement un jour ou l‘autre, et ce, probablement dans des proportions plus dramatiques. Cela est vrai au niveau personnel et individuel mais ce l’est aussi au niveau social et humanitaire.
Le fait est qu’aujourd’hui c’est l’extérieur qui domine et le bombardement constant de stimuli exerce des influences consciente ou inconsciente sur notre façon d’agir et de consommer. On est à ce point surstimulé qu’on en vient à perdre le contact avec soi-même, comme emporté par le flux constant d’informations et de sensations. On ressent des besoins qui n’existent pas, des désirs qui ne sont plus les nôtres et les problèmes sociaux et environnementaux que l’on connaît aujourd’hui ne sont certainement pas étrangers à tout cela. Nous n’avons qu’à penser au phénomène de la surconsommation (qui a des conséquences tragiques sur notre environnement) ou à celui de la mauvaise alimentation (responsables des épidémies d’obésité et de diabète, qui soit dit en passant frappent à un âge de plus en plus jeune).
C’est précisément là que « gouter le sans goût » prend toute sa signification. Le qigong aussi appelé neigong (« travail intérieur ») nous amène à se garder des stimulations extérieures pour se concentrer à l’interne. Par ce processus, on arrive à s’enraciner dans sa nature profonde, à ressentir nos besoins réels et de juger de manière plus adéquate et plus intuitive de ce qui est bon pour nous et de ce qui ne l’est pas. Par la persévérance, on vient à développer une capacité de détachement, une sorte d’indépendance du corps et de l’esprit face aux stimulations externes. La sensation d’être en contact avec soi-même, en maîtrise de sa santé psychophysique, et tout le bien-être qui en découle, c’est là un plaisir beaucoup plus riche et durable que ce que nous apportent les biens matériels. Décidément, à une époque où la remise en question de notre rapport avec l’environnement est devenue une chose inévitable, voir vitale pour les générations futures, nous ne pouvons qu’espérer que plus de gens renoue avec les sagesses traditionnelles et réintègre à leur vie le principe de « goûter le sans-goût ».

Olivier Meunier