Le terme
yi 易 désigne
les changements, mutations ou transformations. Le terme jin lui, se réfère aux tendons et aux muscles. Son sens large
désigne le musculaire, se qui comprend les tendons et attaches
des muscles aux articulations osseuses, ainsi que la projection de la force du
mouvement dans la masse des chairs. Finalement, le terme jing signifie classique, ou livre canonique.
Donc, on pourrait traduire le terme Yi Jin Jing par « classique de la transformation
des muscles et tendons », ou encore plus simplement par « traité de l’assouplissement
des tendons ».
Le
Yi Jin Jing est une méthode de Qigong ancestrale issue de la Chine ancienne. Selon
la légende, son origine serait attribuée à un moine du nom de Boddhi Dharma.
Celui-ci aurait voyagé de l’Inde à la Chine en l’an 526 de notre ère, où il se
serait rendu au temple de Shaolin, sur la montagne Songshan, situé dans la
province de Henan. S’étant vu refuser l’accès de ce temple, celui-ci aurait
médité devant un mur durant neuf années. Après neuf ans, le maître lui aurait finalement ouvert les portes du temple.
À l’époque,
les pratiques bouddhistes de ce temple étaient essentiellement basées sur la
méditation assise. Après avoir réalisé que la méditation assise ne suffisait pas, à elle seule, au maintient de la bonne santé du corps, Boddhi Dharma aurait
transmis aux moines de ce temple, des techniques d’entretient du corps physique :
le Yi Jin Jing. Dès lors, le temple
aurait conservé cette tradition de culture physique sur plusieurs générations.
Mais
outre cette légende, on sait que le Yi Jin Jing prend également ses sources
dans une tradition d’exercices psycho-physiques remontant au début de la
civilisation chinoise. Effectivement, on observe plusieurs références à des
exercices similaires dans des écrits anciens remontant bien avant l’apparition
du Bouddhisme ou du temple de Shaolin.
Cependant, il est correct de penser que le Yi Jin Jing serait une synthèse, basée sur les techniques d’entretient de la santé (Daoyin) de la Chine ancienne, combinées aux principes philosophiques et religieux du bouddhisme et intégrant les connaissances de la médecine chinoise, des arts martiaux et autres disciplines apparentées. Celle-ci, se serait développée au sein des domaines sectaires, notamment le temple de Shaolin, durant les dynasties des Tang (618-907) et de Song (960-1279), pour être plus largement diffusé à travers la population à partir de la dynastie des Ming (1368-1644).
La
version écrite la plus ancienne que l’on détient aujourd’hui comporte 12 postures. À travers son évolution, il y aurait eu plusieurs versions, élaborées selon différentes
écoles et différents auteurs.
La
version du Yi Jin Jing selon le Jianshen Qigong est basée sur les principes fondamentaux
des versions traditionnelles, tout en étant vulgarisée et méthodique. Elle est
sobre et respecte son esprit ancestral. Les mouvements sont harmonieux et
souples et s’enchaînent dans une routine fluide et continue, qui forme un tout.
Ces derniers permettent d’étirer les muscles et les tendons, mobiliser les
articulations en profondeur en portant un accent spécifique sur la colonne
vertébrale. Cela en fait une méthode facile à apprendre, aisée à pratiquer et
procurant les plus grand bienfaits.
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